Méditation du Coeur et connexion au Soi intemporel
Conscience émotionnelle
Le cerveau est constitué de trois grandes parties : le système reptilien, le système limbique et le néocortex. Le système reptilien correspond au cerveau primaire responsable des instincts de survie et des fonctions vitales élémentaires (respiration, battements du cœur, etc.), il fonctionne de manière automatique. Le système limbique est semi-conscient, il est le siège des émotions et le centre de la mémoire et permet la vie sociale et l’établissement des liens affectifs. Le néocortex, quant à lui, est le centre de la cognition, des raisonnements, de la pensée consciente et du langage.
Dans la conscience émotionnelle habituelle, l’individu fonctionne avec le système limbique : il n’accepte que les choses agréables et refuse tout ce qui est inconfortable. Lorsqu’il vit une frustration ou quelque chose de déplaisant, la scène associée à la sensation qu’elle provoque est immédiatement transmise au cerveau limbique. L’amygdale cérébrale déclenche alors une réaction de refus par rapport à cette perception désagréable, provoquant la libération par les glandes surrénales d’adrénaline et de noradrénaline qui se répandent dans le sang et induisent un comportement réactif de colère ou de peur, par exemple.
Face à ces sensations déplaisantes, l’individu pratique le recouvrement par une situation agréable qui lui fait sécréter des hormones du plaisir (dopamine, ocytocine, endorphines). Les situations d’évitement soulagent le stress émotionnel à court terme, mais elles ont l’inconvénient d’entretenir le fonctionnement réactionnel et d’alimenter les mécanismes d’addiction (cigarettes, alcool, nourriture, jeux vidéo, télévision, travail, etc.).
Chaque fois qu’il y a réaction de refus, la scène est retenue, l’émotion, la sensation et l’image associées deviennent une mémoire qui s’imprègne dans les cellules et les tissus du corps. Dans les jours qui suivent, la mémoire cherche à se libérer en revenant à la conscience. Lorsque la scène resurgit, après une alternance de résurgences et de recouvrements par des choses agréables, la mémoire refusée est cristallisée et stockée dans le corps. Lorsque la personne n’est plus en contact avec le déclencheur réactionnel, les hormones vont progressivement s’éliminer du sang, l’émotion s’atténue, les sensations commencent à être moins perturbantes et la conscience se rééquilibre progressivement.
Apprentissage de la non-réaction par la méditation
Pour sortir de l’identification aux désirs et aux souffrances de la personnalité, il est nécessaire de pratiquer la non-réaction. La méditation permet d’apprendre à accueillir tous les événements, agréables ou non, et à ressentir les émotions et les pensées sans réagir, juste en observant les sensations qui se manifestent jusqu’à ce que celles-ci disparaissent.
En ne luttant plus et en vous concentrant sur votre respiration, vous permettez la pacification du cerveau limbique. En choisissant de ne plus refuser les frustrations, en acceptant de la même manière les situations agréables ou désagréables et en arrêtant de toujours vouloir avoir raison, vous entrez dans la zone de 1’espace neutre, la zone du silence qui se situe entre deux pensées réactionnelles.
Méthode de base à pratiquer pendant 21 jours, jusqu’à la pacification de votre cerveau limbique
Confectionnez-vous une cordelette avec 30 nœuds ou comptez intérieurement sur vos doigts.
1 : Effectuez la respiration neutralisante 20 fois : prenez votre cordelette et à chaque nœud faites 5 inspirations par le nez et 1 expiration par la bouche. L’objectif de cette respiration est de stopper l’activité cérébrale réactionnelle par la concentration.
2 : Effectuez la respiration du cœur 30 fois : prenez votre cordelette et à chaque nœud, tout en étant centré sur votre cœur, inspirez pendant 5 secondes tout en étant conscient de l’inspiration lente et profonde qui entre à l’intérieur des poumons, puis expirez pendant 5 secondes en étant conscient de l’expiration lente et profonde qui ressort légèrement réchauffée des poumons. Vous observerez une sensation de chaleur bienfaisante qui s’installe au milieu de la poitrine.
3 : Effectuez la respiration consciente : sans effort, tout en étant connecté à votre cœur et en restant attentif à votre respiration, conscientisez et accueillez sans réagir les ressentis, émotions et pensées qui se manifestent à vous, jusqu’à leur disparition.
4 : Peu à peu, vous observez une pacification de votre esprit et une connexion de plus en plus claire au Soi intemporel que vous ressentirez par un sentiment de plénitude.
Répétez cette méthode pendant 21 jours de façon à réduire progressivement l’activité de votre mental réactionnel, jusqu’à la pacification totale de votre cerveau limbique.
Différence entre concentration et attention
La concentration implique un effort volontaire pour focaliser la conscience sur un point précis, par exemple sur le souffle dans la respiration neutralisante ou la respiration du cœur, dans l’intention de stopper les pensées et d’arrêter d’entretenir les émotions.
Lorsque vous vous sentez suffisamment apaisé, vous pouvez pratiquer la respiration consciente. Dans cet état d’attention la conscience regarde sans effort une situation donnée, sans attendre de résultat.
Application de la méditation en cas d'urgence
Pour rééquilibrer rapidement la conscience psychique, lorsque vous êtes sous l’emprise d’une forte réaction émotionnelle (peur, attaque de panique, colère, puissant désir ou souvenirs pénibles qui resurgissent de l’inconscient) et stopper les scenarios imaginaires (« j’aurais dû faire ou dire ceci ou cela »), concentrez-vous sur la respiration, au besoin en l’accélérant, pour stopper la libération des hormones en excès, jusqu’à ce que vous ressentiez à nouveau l’espace neutre. Ensuite, une fois la pacification du mental obtenue, portez votre attention sur le ressenti du trouble, sans réagir, en ne faisant qu’un avec l’émotion, la pensée ou la sensation, jusqu’à sa disparation.
Conscience active et déprogrammation des mémoires
En méditant régulièrement, vous constaterez que vous restez de plus en plus longtemps dans 1 espace neutre et que vous ressentez la paix s’installer en vous. Vous assisterez également à une transformation de votre amygdale cérébrale qui ne rentrera plus en impulsion réactionnelle.
Lorsque vous vous trouvez en connexion avec le Soi, il n’est plus possible de créer un scenario mental ou émotionnel car votre esprit est pacifié. Dans cet état d’intemporalité, vous ne pouvez plus rien refouler et les mémoires cellulaires ont donc l’opportunité de se libérer. Elles vont ressurgir à la conscience sous forme de désagréments divers. Vous pouvez alors observer les émotions, les manifestations sensorielles, sans les refuser, sans les qualifier par un mot, sans les juger, sans chercher à intervenir pour les modifier, en étant simplement présent ici et maintenant, jusqu’à leur dissolution, ce qui y met un terme sans le moindre effort.